Les essais

Deux ans et demi après le lancement du chantier par les travaux de modernisation et de déviations des réseaux souterrains, un an et demi après le début des travaux d’infrastructure, le chantier entre dans sa troisième et dernière étape : les essais.
Durant cette période qui va durer jusqu’à la mise en service du nouveau réseau le 14 février prochain, les équipes projet et de chez Bibus vont tester une liste exhaustive de points de sécurité, anticiper toutes les situations opérationnelles possibles et former les conducteurs de Tram et de BHNS sur les deux nouvelles lignes.
L’ensemble des actions de vérification menées sur la période permettront aux services de l’État d’autoriser la mise en service des lignes B & D.
Durant cette période de test, il est nécessaire de rester vigilant et d’adopter les bons comportements aux abords des plateformes de Tram et de BHNS.
Qu’est-ce que les essais et à quoi servent-ils ?
“CHU La Cavale”, “Rives de Penfeld”, “Le Bergot”… Ces noms d’arrêts seront bientôt familiers aux usagers du tramway brestois. Ceux-ci verront d’ailleurs sous peu les premiers passages de rames dans le cadre des essais. En effet, les grands travaux laissent progressivement place au nouveau réseau. Les engins de chantier sont moins nombreux et la ville se régénère. C’est le moment de mener à bien la troisième et dernière phase du chantier : la phase des essais.
Tester tous les systèmes, envisager les situations les plus complexes, pour s’assurer que le Tram et le Bus électrique à haut niveau de service sont conformes aux normes de qualité et de sécurité. Une phase en trois temps, qui s’inscrit dans le cadre d’un processus précis et très strict.
1 - Les essais statiques
Système de freinage, portes, sièges, signalisation ferroviaire, alimentation en énergie, réseaux de télécommunication, ... : qu’ils soient réalisés en usine ou in situ, les essais statiques sont nombreux et se veulent exhaustifs. Ils concernent également les infrastructures (rails, signalisation, aiguillage) et les ouvrages d’art (ponts, passerelles).
Les essais statiques débutent en réalité au même moment que la phase des infrastructures. Au fur et à mesure que le chantier avance, les entreprises testent les équipements et les dispositifs pour s’assurer de leur conformité avec le cahier des charges initial. Cela permet de franchir, une à une, les étapes vers la livraison définitive du chantier. À titre d’exemple, les essais en charge des ponts de La Villeneuve, de Clemenceau et du nouveau pont parallèle au pont Schuman ont été réalisés au premier semestre 2025, permettant de passer la main aux équipes de voie ferrée et de faire avancer le chantier.
Cet été, préalablement à la mise sous tension début septembre de la LAC (Ligne aérienne de contact), sur la portion Gare - rue Duquesne, les équipes ont effectué toute une série de tests statiques. Cette mise sous tension va se poursuivre sur l'avenue Foch fin octobre puis progressivement sur l'ensemble de la ligne jusqu'à décembre.
Les essais statiques sont donc réalisés par l’ensemble des entreprises de travaux sur leur partie respective du chantier.
Le saviez-vous ? Seront testés :
- 550 supports de feu de signalisation
- 45 armoires électriques
- 2 sous-stations de redressement
- 300 mâts LAC
- 14 appareils de voie motorisés
- 33 circuits de voie
- 84 caméras
- 126 haut-parleurs
- 42 interphones
- 43 Bornes d’information voyageurs
2- Les essais dynamiques
Les essais dynamiques permettent d’éprouver en condition réelle de circulation les nouvelles rames de Tram, les infrastructures et l’adéquation entre les deux. Début octobre, les équipes d’Alstom, le constructeur des nouvelles rames, rejoindront Brest pour procéder aux premiers tests sur le terrain avec les équipes Bibus.
À toute petite vitesse, le Tram va s’engager de nuit sur la ligne A avec à son bord un conducteur Bibus spécialement formé et accompagné. À l’extérieur de la rame, l’équipe d’essais va observer le comportement du matériel roulant, de la ligne aérienne de contact, des systèmes, des infrastructures, etc, et valider les uns après les autres des points de contrôle.
Parmi les points de contrôle, les zones de manœuvre motorisée représentent un fort enjeu car elles sont hautement complexes et nécessitent d’y consacrer plus de temps en essais dynamiques pour les qualifier en termes de sécurité. Pour mémoire, les zones de manœuvre motorisées sont les aiguillages situés sur la ligne : zone d’injection de la Porte Saint-Louis, zone du terminus Gares, zone du terminus CHU - La Cavale, etc.
L’ensemble des sorties sur la ligne A s’effectueront de nuit pour ne pas perturber l’exploitation.
Les essais dynamiques se poursuivront ensuite sur la ligne B avec une première circulation prévue fin octobre 2025.
Alimentation électrique, carrefours à feux, signalisation ferroviaire, retournement des rames, remorquage d’une rame, gabarit des voies, stations, système d’information voyageurs... Petit à petit, les équipes d’essai vont valider la sécurité puis le système jusqu’à s’assurer qu’il est parfaitement fonctionnel. L’ensemble des essais permet de compléter le dossier de demande d’autorisation préfectorale. Un dossier volumineux, qui sera instruit par le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG) pour ce qui est de l’autorisation de mise en service du Tram. Lorsque la Préfecture du Finistère donnera son feu vert, la métropole pourra ouvrir la ligne B et mettre en service son nouveau réseau métropolitain de transport en commun.
Le saviez-vous ? Seront testés :
- l’alimentation électrique des rames
- 27 les carrefours - Ligne B
- les remorquages
- les retournements
- les freinages d’urgence
- les gabarits
- le fonctionnement en mode dégradé et en mode nominal
- des simulations d’une journée exploitation en heure de pointe, également appelée carrousel
3- La marche à blanc
Une fois cette étape terminée, Bibus va pouvoir prendre possession des lignes et parfaire la formation de ses conducteurs, in situ mais toujours sans passagers à bord. Cette phase de marche à blanc vise à tester l’ensemble du système en conditions réelles.
Tous les conducteurs vont ainsi passer et repasser sur la nouvelle ligne pour se former en développant une parfaite connaissance de chaque point du parcours. Là encore, les procédures et les points de contrôle sont nombreux. La marche à blanc permet en particulier de roder le système d’information des usagers, ou encore le réglage des contrôleurs carrefour, etc. Elle permet d’effectuer les derniers réglages techniques et de s’assurer que le personnel maîtrise parfaitement les procédures associées à ce nouveau mode de transport.
Pour les tramways, qui évoluent sur la voie publique, cette opération est également l’occasion pour les riverains et les usagers de se familiariser avec la présence des rames. C’est une étape essentielle pour instaurer une nouvelle dynamique de partage de l’espace urbain.
Le calendrier des essais
- Début octobre 2025 : Circulation des nouvelles rames de nuit sur la ligne A
- Fin octobre : Circulation de jour des rames sur la ligne B par tronçon
- Décembre 2025 : essais sur la ligne complète
Ouvrons l'œil et restons VIGILANTS !
Les changements qui se profilent imposent que chacun ouvre l'œil et tende l’oreille. Quelques règles essentielles de sécurité sont à connaître et à retenir. Pour cela, un large dispositif d’information et de prévention a été mis en place.
1 - Comment circulent le Tram et le BHNS ?
Le Tram est toujours prioritaire.
En effet, le Tram circule sur sa propre voie et n’est pas intégré au trafic routier pour garantir ponctualité et fréquence élevée aux usagers.
Cela implique de penser en amont à la manière dont vont être gérés les croisements du Tram avec les autres modes de transport : voiture, vélos, piétons, etc.
Sur le projet c’est une gestion dynamique par feu tricolore qui a été choisie. Elle permet de libérer prioritairement le passage devant le Tram avant les autres usagers.
Cette gestion dynamique permet d’assurer la ponctualité des transports en commun tout en maintenant la sécurité et la fluidité pour l’ensemble des usagers.

Le Tram et le BHNS circulent silencieusement.
En effet, ils ont tous les deux une propulsion électrique qui les rend beaucoup plus discrets que des véhicules thermiques.
En fonction de l’environnement sonore de la rue ils peuvent être compliqués à détecter uniquement à l’oreille. La signalisation tricolore est également là pour aider à circuler en sécurité, quel que soit le mode de transport adopté.

Le Tram met 40m pour s’arrêter.
Un Tram pèse en moyenne 40 tonnes lorsqu’il transporte des passagers et circule en milieu urbain à environ 40km/h.
Dans un cas de freinage d’urgence, qui est extrêmement puissant, le Tram mettra 40 m pour s’arrêter, contre 115m en temps normal.
À titre de comparaison, une voiture met 4 fois moins de distance pour freiner.

Un Tram peut en cacher un autre.
Le Tram est un objet urbain massif ; aux stations ou aux intersections, un autre Tram peut circuler en sens inverse ou dans le sillage du premier et ne pas être immédiatement visible.
Là encore, la signalisation tricolore aide à circuler en sécurité, quel que soit le mode de transport adopté.

2 - En conséquence, les bons réflexes à adopter
De ces quatre postulats découlent l’ensemble des bons réflexes à adopter aux abords des voies pour circuler en toute sécurité et partager l’espace public entre les différentes mobilités.
Il est impératif de ne pas circuler sur la plateforme du Tram et du BHNS, que ce soit à pied, en vélo ou en voiture.
La signalisation tricolore doit être respectée par tous, c’est un outil de gestion des priorités et de régulation du trafic qui permet de circuler en sécurité quel que soit le mode employé.
Il ne faut jamais couper la route d’un Tram. Guidé par les rails, il ne pourra effectuer aucune manœuvre d’évitement. Les distractions (téléphone, écouteurs) aux abords des voies sont dangereuses. Restons concentrés.
Les distractions (téléphone, écouteurs) aux abords des voies sont dangereuses. Restons concentrés.
3 - Où retrouver l’ensemble des supports ?
Pour accompagner la mise en circulation progressive du matériel roulant et des BHNS sur les deux nouvelles lignes, un certain nombre de supports ont été créés et mis à disposition des habitants de Brest métropole et des usagers du réseau de transport en commun :
- Le Journal du projet “Entre les lignes” n°9, distribué en boîtes aux lettres à compter du 6 octobre 2025, expliques-en quoi consistent les essais. La version numérique est à retrouver ici.
- Le Livret pédagogique, distribué lors des animations auprès des établissements scolaires et des différentes animations. La version numérique est à retrouver ici.
- Un flyer rappelant les bons réflexes à adopter aux abords des voies, distribué en boîte aux lettres à compter du 6 octobre et mis à disposition dans les points de distribution publics.
